Le bruit de la bande du film tourne encore et encore, tu aimes ce bruit qui te rassure, cette image abîmé et ce son vicié. Tu revois ta vie défilé sous tes yeux à travers ce film de famille, cajolée dans les bras aimant de ton père. Il n’y a plus que lui dans ta vie, même si le film commence sur une vie de famille normale. Un fou rire résonne dans la pièce sombre, et tu discutes tendrement avec le patriarche de la famille. Tout commence, comme toujours dans une vie, par une naissance, ton père a eu l’obligeance de passer le moment sanglant préférant montrer à la place la première fois où toute la fratrie te prend pour la première fois dans les bras. Tu ne te reconnais pas du tout dans les traits de ce chérubin à la peau presque translucide et tu revois pour la énième fois les visages plus jeunes de ta famille. Tu émets même sur la barbe qui entouré la barbe de ton père qu’il portait il y a vingt-quatre ans de ça. La bande de super huit fait un switch dans le temps, tu es sur ton tricycle en vacance à la plage bien loin de la vie new-yorkaise que tu vie et ce depuis toujours. Le son est horrible à tes oreilles, pourtant tu es l’insouciance même, tu es même choqué par le rire de hyène que tu avais à l’époque et par tes attitudes scabreuse. Une petite tape sur le bras de ton paternel pour lui faire comprendre qu’il aurait pu éviter de filmer les fesses à l’air, mais ce sont des films de famille, tous ce qu’il y a de plus normaux. Alors ça te fait plaisir de les voir. Un nouveau switch tu es sur les genoux de ta mère, un gâteau d’anniversaire rose bonbon où il y a dessus un dessin de Disney, tu étais dans ta période petite princesse. Une petite réflexion mignonne s’échappe de tes lèvres, tu souris quand tu vois que tu as bien du mal à souffler sur les cinq pauvres malheureuses bougies. Tu te rends compte que maintenant que tu avais déjà l’âme farceuse, lorsque tu pris un morceau de gâteau pour le coller sur le visage de ta mère. Tu souris, d’un sourire mélancolique. Cette période te manquerais presque. A cela s’ajoute des spectacles d’écoles, des récitals de danses, où tu te rends compte que tu passais très mal à la caméra en dansant. Heureusement pour toi que cette lubie du petit rat d’opéra est passée, ton père se moque de ton pas chassé qui ressemble plutôt à une anguille hors de l’eau. Tu le boudes rapidement. Un nouveau switch, cette fois-ci plus vieux, comme si la vie de famille c’était arrêté, l’une des dernières images avec ta mère. Il n’y a que toi et ton père sur la bande vidéo, c’était le premier jour où tu allais au collège, tu tentais tant bien que mal de masquer ta tristesse, en faisant une réflexion sur la mode de l’époque qui était fort étrange et vraiment pas du meilleur goût. C’était peu de temps, avant que tes parents viennent te voir pour t’annoncer qu’il divorçait. Les autres films sont bien plus dispersés et il ne contient que des images de toi et parfois de ton père lorsque quelqu’un d’autre tenait la caméra vidéo. Finalement le couple de tes parents était devenu un chiffre parmi les statistiques, tout comme toi. Oscillant entre ton père et ta mère la semaine et les week-ends, jusqu’à ce que tu sois plus vielle que tu décides de prendre ton envoles et de poursuivre tes études dans le domaine que tu affectionnais tout particulière le cinéma. Non pas devant la caméra, mais derrière. Tu gardes encore le contact avec ta mère, même si tu es plus souvent dans les pattes de ton père lorsque tu t’ennuies, car après tout tu possèdes un lien fusionnel avec lui.