Connais-tu Ellington ? Je ne pense pas car c’est paumé en Angleterre, dans le nord plus précisément. Quelques rues où il n’y a que des vieux. Du vert à perte de vue. Des commerces qui se comptent sur les doigts d’une main et les trottoirs n’ont pas changé depuis au moins un siècle. Nous étions que trois jeunes dans le village et ce n’est pas difficile à imaginer comment on s’ennuyait les week end. Pourquoi je vivais ici ? Ma mère appréciait la campagne. C’était un peu trop pour moi quand même, il y avait un minimum à respecter ! Une école au moins cela aurait été pas mal. Le bus pouvait nous oublier par moment. Certes, j’exagère un peu. En fait.. Pas vraiment. Ma mère s’occupait de l’épicerie du coin. Je peux vous dire que j’en ai mangé des sucreries gratuitement ! Elle faisait ce travail parce que mon paternel ne demeurait pas à la maison la semaine. Trader à Londres, l’argent n’était pas un problème.

Les résultats scolaires ont toujours été respectables. J’ai tenté de moins sortir les deux dernières années du lycée pour obtenir un bulletin hors norme. Il était interdit pour moi de vivre ma jeunesse dans ce trou paumé. Je souhaitais découvrir et connaitre des expériences uniques. La pile électrique demeurait mon surnom car je possédais toujours un énorme sourire et les soirées me connaissaient à la perfection. Certes, la ville où j’étudiais, tous les étudiants ne passaient pas inaperçue. Une petite rumeur et tu étais grillé. Bref, j’ai convaincu mon père de me laisser aller à New York. La condition était d’obtenir de bons résultats en droit. Je dormais en cours c’est certain. J’avais de bonnes notes MAIS c’était une vraie torture. Heureusement, les révisions existaient très peu pendant les weekends. Visite de la ville, les soirées new-yorkaises, les cultures se mélangeaient et c’était ma réelle récompense. Je me moquais d’obtenir la moyenne à chaque semestre. Je racontais à mes parents que je réussissais sans leurs donner les chiffres exactes.

Les ennuis sont arrivés par la suite quand mon père a été renvoyé de son travail. Nous avions assez grâce aux économies mais, il me fallait un travail car l’argent consacré aux loisirs a baissé comme les chiffres d’une crise économique. L’université restait payée mais, si je souhaitais m’amuser, je devais assumer. Mon visa ne m’offrait pas l’opportunité d’avoir un petit boulot mais, une boutique de comics a été convaincu par mes connaissances. On peut dire que mon corps a dû hypnotiser les petits geeks qui travaillaient là. Imaginez comment je dois ramener des binoclards dans la boutique ! Une blonde qui adore Star wars, les super-héros et The walking dead.. J’apprécie assez quand ils tentent d’être « cool ».. j’ai l’impression d’être Penny dans The big bang theory.

Le fait d’avoir un mi-temps, les études sont devenues moins une préoccupation. Je souhaite ne plus m’ennuyer en droit parce que mon cerveau s’endort maintenant dès la porte franchie. Carter essaie de me motiver dans les révisions mais c’est décidé, j’arrête l’université. Je ne peux pas annoncer la nouvelle à mes parents car ils seraient tellement déçus.. Ils pensent que mon petit travail se fait dans un commerce bien plus honorable qu’un magasin de bandes-dessinés. Par contre, l’université va annoncer à l’administration mon départ et en septembre, mon visa va s’annuler. Je ne souhaite pas quitter New-York. Hors de question de retourner en Angleterre. Ma famille continue à payer le logement à Brooklyn sans savoir que les études sont terminées. L’unique solution ? Un mariage arrangé avec un américain pour que je sois tranquille.. L’expulsion définitive et la prison pour le « fiancé » si cela se découvre mais, dans trois ans, je serai une citoyenne des Etats-unis.